Le ministre de l'écologie, S. Lepeltier, vient d'annoncer une première réintroduction de 5 ours dans les Pyrénées, avec l'objectif de parvenir à un doublement de la population d’ici à 3 ans. Le nombre d'ours passerait ainsi de 14 à 18 actuellement, à une trentaine fin 2008. Ces premières réintroductions auront lieu à l’automne 2005, avec probablement des femelles.
Ce délai, avant la réintroduction, doit permettre de définir où auront lieu les lâchers et d’où viendront les ourses réintroduites. Sur ce dernier point, des contacts diplomatiques ont déjà été engagés avec l’Espagne la Croatie et la Slovénie.
Outre ces questions pratiques, le gouvernement souhaite prendre en compte les difficultés que peuvent poser la présence d’ours dans les Pyrénées, que cela soit pour les professionnels de la montagne, les chasseurs ou les habitants. A cet égard, afin de préciser les actions d’accompagnement qui seront nécessaires, les préfets, assistés par l'Etat, vont engager la concertation avec les maires, les conseillers généraux, les éleveurs et les chasseurs, tous ayant d'ores et déjà soulevé plusieurs questions.
Enfin, les ours ignorants les frontières, la réintroduction des plantigrades donnera lieu à des échanges plus soutenu avec l'Espagne et l'Andorre.
Parmi les premières à réagir dans le monde de la protection, la ligue ROC souligne que cette décision va dans le bon sens, et que la réintroduction '...doit impérativement s’accompagner de mesures, décidées et mises en œuvre avec les habitants, concernant aussi bien les hommes que les milieux et les ours (gestion forestière, moyens pour la cohabitation pastorale, zones sans battues ) rendant notamment impossible les circonstances qui ont entraîné la mort de Cannelle.'
Dans sa présentation du dossier, le ministre a souligné que la survie des ours dans les Pyrénées faisait partie d’une vaste question '...posée à l’humanité tout entière, qui est celle de sa cohabitation, sur cette planète qui nous a vu naître et qui est notre seul milieu de vie possible, avec la nature dans ce qu’elle a de plus authentique'. Faisant allusion à un monde sans baleines, tigres, éléphants, requins... S. Lepeltier a conclu fort justement son intervention en déclarant 'Ce que nous demandons aux autres pays du monde, chacun concerné par l’une ou l’autre de ces espèces, de quel droit pourrions-nous nous en abstraire pour les espèces menacées qui vivent chez nous ?'