Quelque 80 éleveurs, selon la police et les organisateurs, se sont rassemblés mercredi matin à Grenoble, devant la Direction départementale de l'agriculture et des forêts (DDAF), pour protester contre le plan gouvernemental d'action contre le loup.
A l'appel de plusieurs syndicats agricoles de l'Isère, les éleveurs, venus également de la Drôme, de l'Ain, de Savoie et des Hautes-Alpes, ont déployé une grande banderole proclamant: "le grand charnier - protection du pastoralisme et des ongulés sauvages contre les prédateurs".
René Jacquin, président de la FDSEA a déclaré: "il faut tirer la sonnette d'alarme, nous ne sommes pas entendus à Paris".
Patrick Rolland, le vice-président de la section ovine de la FDSEA, a pour sa part appelé "les éleveurs à se défendre, prendre les carabines et tirer sur les loups car l'Etat n'a pas le courage de prendre des mesures". "On ne veut pas d'argent, on ne veut pas de loup, on veut simplement travailler dans des conditions normales", a-t-il dit devant les manifestants.
Un éleveur, dont le troupeau compte 480 têtes au col d'Ornon dans le massif de l'Oisans, avait apporté deux agneaux de 6 mois égorgés, selon lui par le loup, l'un était montré agonisant, le cou arraché. "Regardez, ces morsures datent de la semaine dernière", a déclaré l'éleveur Patrick Guignier, qui affirme que 13 de ses bêtes ont péri depuis cette attaque et 16 ont disparu.
René Blanchet, président de l'Association européenne de défense du pastoralisme face aux prédateurs (loups, ours, lynx), a estimé que "le malaise montait de plus en plus" chez les éleveurs, dénombrant 21 attaques en Isère depuis juin dernier, avec une cinquantaine de brebis tuées. Les éleveurs ont dit leur déception que l'Isère ne soit pas citée dans le plan gouvernemental.
Une délégation des manifestants a été reçue à la DDAF et devait se rendre à la préfecture.